lâcher-prise
La dimension cachée du lâcher-prise
8/15/20252 min temps de lecture


La dimension cachée du lâcher-prise
Quand on écoute une belle musique, on se sent emporté.
On s’évade. On goûte à un monde de paix.
Mais dans la vie quotidienne, nous vivons dans un état constant de tension.
Le stress nous colle à la peau.
Et nos relations – amoureuses, familiales – deviennent souvent un terrain de conflit. L’amour, lui, s’étiole, car nous refusons de changer.
Aujourd’hui, j’ai vécu quelque chose de profondément simple, mais qui m’a marqué.
Ma mère, 89 ans, têtue comme seule une mère peut l’être, m’a écouté.
Elle marche complètement de travers. Alors, doucement, je lui dis :
“Si tu veux, je peux te regarder. Mais il faut que tu t’allonges au sol.”
À ma grande surprise, elle accepte.
Après le déjeuner, je l’aide à s’allonger – un effort énorme pour elle. Et là, je vois une femme stressée, figée.
C’est mon métier et, je crois, mon caractère : prendre soin des autres. Alors, avec ma voix la plus douce, je lui dis de fermer les yeux.
Elle répond :
“Je n’y arrive pas.”
C’est fou comme le stress peut être ancré, même à 89 ans.
Mais petit à petit, j’arrive à la calmer. Je la réajuste physiquement – son bassin était complètement désaligné – et je vois son corps se détendre.
Et j’ai ressenti du bonheur.
Mais voilà : avec qui partager ce bonheur ?
Instinctivement, j’ai pensé à Isabelle. Mauvaise idée.
On a échangé. Ça a dégénéré. Je l’ai bloquée.
En réfléchissant, je me rends compte que l’exemple de ma mère et celui de Patricia racontent la même chose.
Avec ma mère, j’ai réussi. Pourquoi ? Parce qu’il y avait de la compassion.
Avec Isabelle, j’ai échoué. Pourquoi ? Parce qu’elle est restée enfermée dans son passé, dans sa douleur, dans ses schémas. Et moi aussi, j’ai mes torts. Je ne suis pas parfait.
Isabelle m’a déjà dit que j’avais un “talent” pour aider les autres. Mais ce n’est pas du talent.
C’est de l’amour.
Comment faire comprendre au monde que nous sommes prisonniers de nos douleurs ?
Que nous revivons sans cesse les blessures du passé, incapables de lâcher prise ?
Et puis, il y a cette réflexion qui me hante :
Ma mère, adoptée, a grandi dans la dureté, sans trop de douceur, mais elle n’a jamais été malade.
Mon ex femme, marquée par des parents durs, n’a pas de souffrance physique.
Moi, j’ai été paralysé à 12 ans. J’ai porté mes blessures dans mon corps.
Alors, faut-il être dur, “méchant”, pour rester en bonne santé ?
C’est triste, mais parfois j’ai l’impression que c’est ainsi que certains survivent.
Mais je refuse d’y croire totalement.
Parce que je pense qu’il existe une autre voie : celle de la conscience, du pardon, et de l’amour.
Et vous ?
Êtes-vous prêt à lâcher votre passé pour créer un nouveau futur ?